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Mon Secret
註釋

« Aucun fleuve ne coule avec plus de vitesse que le temps de la vie »

Ce texte de Pétrarque est resté longtemps ignoré et se doit d’être lu tant pour son contenu philosophique que pour mieux appréhender ce personnage illustre, l’un des plus éminents auteurs de la littérature italienne. Sous la forme d’un dialogue d’une durée de trois jours, à la manière de Platon, Pétrarque s’entretient avec saint Augustin, en présence de la Vérité comme arbitre. Ils débattent de ses passions et de ses tourments à l’approche de la mort. Abordant sans détour sa passion dévorante pour Laure, il nous livre ses plus belles réflexions sur l’Amour.

Extrait 1 - Préface de Victor Develay, traducteur : « Sous le titre de Mon Secret, Pétrarque a fait dans un cadre plus restreint, mais avec non moins de sincérité et d’éloquence, ce qu’ont fait saint Augustin et J.-J. Rousseau dans leurs Confessions. Il s’est raconté lui-même à la postérité. Mais, chose singulière ! tandis que les Confessions de saint Augustin et de Rousseau sont dans toutes les mémoires, on semble en quelque sorte se faire scrupule de violer le Secret de Pétrarque. C’est bien à tort. On se prive ainsi de gaieté de cœur du moyen le plus simple et le plus sûr de le connaître, car on le suit dans ces pages, à travers les méandres multiples de sa nature si complexe, sans risque de se fourvoyer. « Il est à douze cents lieues de nous, et son livre imprime en nous son image comme la lumière réfléchie va peindre au bout de l’horizon l’objet d’où elle est partie. »

Extrait 2 - Introduction : « Nous nous assîmes là tous les trois. Alors, la Vérité, jugeant de tout en silence, à l’exclusion d’autres arbitres, un long entretien s’engagea de part et d’autre et, grâce à l’étendue du sujet, se prolongea pendant trois jours. Quoique bien des choses y aient été dites contre les mœurs de notre siècle et sur les vices communs aux mortels, en sorte que ces reproches semblaient dirigés moins contre moi que contre le genre humain, j’ai gravé plus profondément dans ma mémoire ceux qui me concernaient.

Pour que cet entretien si intime ne fût point perdu, je l’ai mis par écrit et j’en ai fait ce livre. Non que je veuille le joindre à mes autres ouvrages et en tirer vanité ; mes vues sont plus élevées : le charme que cet entretien m’a procuré une fois je veux le goûter par la lecture toutes les fois que cela me plaira. Ainsi donc, cher petit livre, fuyant les réunions des hommes, tu te contenteras de rester avec moi, en étant fidèle à ton titre ; car tu es et tu seras intitulé : Mon Secret, et dans mes méditations les plus hautes, tout ce que tu te rappelles avoir été dit en cachette, tu me le rediras en cachette. »

TEXTE INTÉGRAL AVEC 193 NOTES DYNAMIQUES