Le présent avis s’intéresse à la place singulière que semblent occuper les jeunes au sein du thème de la sécurité des espaces publics3 . D’un côté, ceux-ci, particulièrement les adolescents, semblent bien souvent être considérés comme source de trouble, de déviance et d'insécurité. Les modes de présence des jeunes dans l’espace public apparaissent notamment être vécus comme problématiques par nombre d’adultes (regroupement, occupation tardive, bruit, flânage, etc.). De plus, il est vrai qu’on ne peut nier le comportement délinquant d’une minorité de jeunes. D’un autre côté, le CjM a pu constater, par ses avis précédents, une réelle préoccupation des jeunes Montréalais, particulièrement des jeunes familles, pour la sécurité. Bien que les statistiques colligées par le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) depuis les dix dernières années indiquent une diminution de 29 % de la criminalité, et depuis 1993, une baisse de 42 %, ce fait semble avoir peu d’impact sur le sentiment de sécurité des jeunes Montréalais. Les jeunes apparaissent par ailleurs constituer le groupe d’âge qui affiche le plus haut taux de victimisation (CIPC, 2008a : 79). Les jeunes seraient-ils donc à la fois source et victimes d’insécurité dans les espaces publics montréalais? Telle est la question à laquelle l’avis tentera de répondre, en s’évertuant à faire la part entre ce qui est du domaine de la perception et celui de la réalité.