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註釋Les ménages ruraux ne cessent de diversifier leurs stratégies de création de revenus. Cette diversification, l'augmentation du nombre des membres du ménage cherchant un emploi hors de l'exploitation familiale et des femmes rurales travaillant à leur compte ou comme salariées dans l'agriculture et d'autres secteurs sont parmi les principales tendances associées à la crise économique, à la restructuration néolibérale et à la montée des taux de pauvreté dans les zones rurales d'Amérique latine. Bien qu'il soit toujours difficile, du fait de problèmes méthodologiques, d'analyser l'évolution du travail des femmes rurales sur une certaine durée, la tendance qui domine dans la région depuis plusieurs décennies est celle de la féminisation de l'agriculture. Les emplois salariés féminins dans l'agriculture se sont surtout développés dans le secteur des exportations agricoles non traditionnelles que privilégie le néolibéralisme: en particulier dans la production et le conditionnement des produits frais-légumes, fruits et fleurs-pour les marchés du Nord, qui sont actuellement les principales exportations agricoles de l'Amérique latine. Dans bien des pays, les femmes et les enfants représentent la moitié, sinon plus, de la main-d'oeuvre employée aux champs pour ces cultures, et la grande majorité des employés affectés au conditionnement pour les marchés d'exportation sont des femmes. Cependant, du fait de la nature de ces emplois, surtout de leur caractère temporaire et saisonnier et de leur précarité, il est difficile d'en évaluer le nombre à partir des recensements nationaux et des enquêtes auprès des ménages. Dans cet essai, l'auteur analyse dans quelle mesure les marchés du travail segmentés par sexe contribuent à faire augmenter la demande de main-d'oeuvre féminine, et se demande quelle importance revêt l'activité salariée, en augmentation chez les femmes, pour leur autonomisation. Des éléments portent également à croire, plus nombreux d'ailleurs pour certains pays que pour d'autres, à une féminisation des petits producteurs car les femmes rurales sont de plus en plus nombreuses à diriger l' exploitation familiale, c'est-à-dire à travailler à leur propre compte dans l'agriculture. Ce phénomène est associé à une augmentation de la proportion des femmes rurales chefs de famille, à l'absence des hommes des exploitations agricoles, elle-même liée à une migration croissante des hommes et/ou à leur emploi dans des secteurs autres que l'agriculture et à la moindre viabilité des exploitations agricoles paysannes en régime néolibéral. Il n'est guère contestable que le moteur principal de ces tendances n'est autre que le besoin pour les ménages ruraux de diversifier leurs moyens d'existence. Avec la pénurie croissante de terres, conjuguée aux crises économiques et à des politiques défavorables à l'agriculture nationale, les ménages paysans ne peuvent plus vivre de leur seule production agricole. L'augmentation du nombre des membres du ménage cherchant un emploi hors de la ferme a été une façon de répondre à la crise. Ces emplois peuvent être féminins, masculins ou ouverts aux deux sexes; cela dépend d'une multitude de facteurs, dont les plus importants sont sans doute la composition du ménage et le stade du cycle familial, le dynamisme du marché du travail local, régional et international et son attitude envers chacun des deux sexes.