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LES CRIMES DES « CARDINAUX »
註釋Le 23 ventôse an XII de la République Française, une et indivi- sible (mercredi 14 mars 1804), le village de Vittel est en ébullition. Les dentellières ont abandonné leurs fuseaux et jacassent inlassa- blement, les hommes pérorent, discutent, l’air tragique, le visage sou- cieux ; les gamins sont partout, mais, pour une fois, ils se taisent, car ils ont peur. Hommes et femmes, d’ailleurs, ne semblent pas beaucoup plus rassurés. Monsieur le Juge de Paix, Jean Balthazard Thouvenel, officier de police pour le canton de Vittel, s’en va faire un transport de justice. Dans ce petit village, d’horribles crimes ont été commis. Le samedi 19 ventôse, deux ouvriers, Alexis Rat et Joseph Bigot, travaillaient à la carrière communale, le long de la « Grande Voie ». Leurs pelles ont ramené des ossements humains, des têtes, des tibias. Le 21 et le 22 ventôse, les sinistres découvertes ont continué. Dans la carrière, il y a tout un charnier. Alors Monsieur le Juge de Paix Thouvenel se transporte. Des no- tables l’accompagnent, les citoyens Martin, maire, Barjonnet, receveur d’enregistrement, Léonard, Saussard, membres du collège électoral. Un grand nombre d’autres citoyens les suivent, plus de 200, presque tout le village. Au bout de la grande voie, près de la carrière, au milieu de la foule angoissée, l’enquête commence.