登入選單
返回Google圖書搜尋
Réflexions sur la monarchie universelle en Europe
註釋Rédigées vers 1734, les Réflexions sur la Monarchie universelle en Europe actualisent alors l'anti-absolutisme des Considérations sur les causes de la grandeur des Romains (1734) et s'inscrivent dans la genèse de l'Esprit des Lois (Genève, 1748). Expression de la philosophie des Lumières qui prend forme avec la publication des Lettres persanes (1721), ce texte incisif, oublié puisque Montesquieu en détruisit toute l'édition, montre que l'instabilité de l'État naît avec l'esprit de conquête: la "monarchie universelle" représente le stade suprême de l'absolutisme avant son déclin. En synthétisant l'histoire européenne entre la chute de Rome, ruinée par son hégémonie, et le déclin de la France belliqueuse de Louis XIV, Montesquieu plaide pour une Europe pacifiée, débarrassée de ses "mercenaires", ordonnée par des lois adaptées aux moeurs et unie dans le commerce réciproque, matrice de la paix entre les nations. Avec cette histoire philosophique du droit des gens qui récuse tout providentialisme, Montesquieu adhère à la modernité politique à laquelle aspirent les Lumières en condamnant la guerre offensive et l'hégémonie d'un État sur un autre. Donnant tout son sens au thème montesquien de la modération, la Monarchie universelle en Europe constitue une source importante pour l'histoire critique de l'hégémonie militaire et politique.