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Colette, chemins vers l'écriture
註釋Colette a passé sa vie à écrire, mais l'écriture a constitué pour elle une souffrance. C'est ce paradoxe qui a suscité notre questionnement. La création colettienne n'a répondu à aucune vocation: elle est née du désir de l'autre. En écrivant son premier roman, Colette a exécuté une demande de son mari, Willy. A un niveau plus profond, son écriture a été déterminée par de puissantes injonctions parentales. L'auteur des Claudine est devenue écrivain a la place de son père, dont elle a réparé l'impuissance littéraire. Doublement contrainte, aliénée, l'écriture de Colette apparait toutefois comme salvatrice. Elle lui a permis de surmonter la crise existentielle qui a marqué son entrée dans l’âge adulte. Entreprise narcissique, elle a réparé une fragilité identitaire angoissante. Par elle, la romancière a pu sortir de la symbiose avec Sido et dépasser le conflit structurel de sa personnalité, reflété dans les grandes thématiques de l'œuvre. La créativité colettienne s'enracine dans le lien archaïque à la mère. La destructivité engendre l'élan réparateur qui mènera à recréer l'objet aimé menace. L'écriture de Colette est ainsi célébration, de la figure maternelle, qui devient mythique, et du monde restitué avec lyrisme. Colette écrit enfin pour échapper à la condition temporelle. Grace aux mots, elle fixe la splendeur sensible de l'instant, retrouve le passé au goût absolu et ressuscite l'Eden lointain de l'enfance.