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Réseaux de correspondance à l'âge classique
註釋Ce volume regroupe les contributions de deux colloques consacrés aux réseaux de correspondance à l'âge classique (XVIe-XVIIIe siècle). L'accent y est mis sur l'entrée de l'individu dans un réseau de relations aux fonctions diverses, qui donnent un sens et un "poids" sociaux aux actes individuels. Le réseau des relations familiales constitue souvent le premier cercle, pour ainsi dire, au moyen duquel le sujet s'identifie et fait son entrée en société. Ce premier cercle s'entoure - ou se lézarde - ensuite selon les intérêts et les appartenances diverses de ses membres et met le sujet en contact avec des réseaux plus vastes et aux contours plus incertains : réseaux de coreligionnaires, réseaux des institutions d'éducation, réseaux de protection et de mécénat, réseaux politiques, financiers, commerciaux, scientifiques, littéraires et culturels... C'est souvent inconsciemment que le sujet entre dans un réseau : ses affinités ou ses intérêts immédiats déterminent ses relations directes, et ce n'est que par la suite que la logique sociale de cette démarche se découvre. Ses relations et donc ses démarches personnelles prennent ainsi un autre sens, lui font accéder à un ensemble complexe de relations, structurées selon une logique qui n'est pas la sienne. Nous le suivons pas à pas et faisons de lui le centre de nos préoccupations, mais nous constatons qu'il n'est plus désormais le centre du réseau auquel il appartient. La logique et le sens de sa vie sociale s'appuient désormais sur l'identité "interrelationnelle" des réseaux auxquels il participe. Et l'évolution de ces réseaux sera déterminée par leur structure interne aussi bien que par l'infrastructure politique, économique, sociale et culturelle... et les péripéties des événements sociaux qui conditionnent leur existence. Les réseaux distincts et l'imbrication des différents réseaux deviennent ainsi des instruments utiles pour analyser la complexité de l'espace social : les manières dont l'individu s'identifie par rapport aux groupes et aux milieux auxquels il appartient, et les façons dont ces groupes et ces milieux imposent à l'individu leurs conventions et leurs contraintes et lui confèrent son identité sociale. La découverte des réseaux peut ainsi fonder l'étude sociologique d'un itinéraire individuel et des relations sociales qui le définissent. Nous assistons à la diversification et à l'imbrication complexe des réseaux qui définissent l'espace social à l'âge classique.