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Les camisards
註釋1685 : l'Edit de Nantes était révoqué et le culte protestant, déjà entravé depuis 1661, banni. Tous les réformés du royaume de France selon le bon vouloir de Louis XIV, devait intégrer le giron de l'Eglise catholique et romaine au nom du principe énoncé par le monarque tout puissant : un seul roi, une seule confession. Les récalcitrants étaient emprisonnés, torturés, enchaînés sur les galères, déportés en terre lointaine ou mis à mort. Une résistance spirituelle, non-violente s'organisa, mais la persécution, souvent féroce, suscita la colère de quelques jeunes gens excédés qui le 24 juillet 1702 assassinèrent un prêtre, tortionnaire notoire, l'abbé Du Chayla. Ainsi débuta la grande révolte des camisards. Le peuple cévenol fit irruption sur la scène de l'Histoire habituellement écrite par les Puissants. Jacquerie religieuse menée par des prophètes hallucinés ou mouvement pré-révolutionnaire de résistance à l'absolutisme royal, cet événement marqua une étape importante dans la longue marche vers la restauration de la liberté de conscience. Cet ouvrage ne retrace pas l'histoire tumultueuse et cruelle des camisards mais il tente de suivre l'itinéraire singulier de trois personnages qui au cœur des événements des Cévennes ou en léger décalage, représentèrent trois figures de la résistance à l'intolérable et à l'absolutisme du pouvoir. Ainsi Jean Cavalier fut un des chefs de l'insurrection, un guerrier paradoxal qui essaya de négocier une issue pacifique à cette guerre sans merci. Antoine de La Bourlie était catholique mû par un désir démocratique d'instaurer une monarchie parlementaire et tempérée par des Etats provinciaux dotés de pouvoirs importants. Il voulut rallier les camisards à son projet. Marie Durand est née après la guerre des Cévennes mais parce qu'elle refusa d'abjurer sa foi protestante, elle demeura captive trente-huit années dans la terrible tour de Constance à Aigues-Mortes. Puissent, en ce tricentenaire du début du soulèvement camisard, ces trois figures issues de notre passé, nous inspirer le courage de résister à toutes les formes modernes de la barbarie et de l'écervelage médiatisé.