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Dixie Horror Palace
註釋Le mythe du vampire au féminin

Dixie Horror Palace renoue avec la tradition victorienne de la femme vampire et propose une nouvelle détective des Ténèbres, Arabella Kenealy. Cette jeune femme médecin, féministe avouée, est bien décidée à faire ses armes parmi les enquêteurs chevronnés de la police criminelle londonienne. L’excentrique Lord Syfret l'a chaudement recommandée à Sir John Fox, chef de Scotland Yard, qui après hésitation décide de lui accorder sa confiance. Dans la première aventure, « Dixie Horror Palace », Miss Arabella se lance sur la piste des Rôdeuses du crépuscule auxquelles l’on prête les pires intentions. L’impitoyable traque conduit la nouvelle détective des ruelles sordides de l’East End aux rives du Loch Ness où le surnaturel l’attend de pied ferme. Sous un ciel de plomb, la lande infinie devient le fantastique théâtre d’un affrontement sans précédent. Arabella Kenealy devra élucider le mystère de la maison hantée qui sanglote, et celui de la créature ailée égorgeant des promeneuses solitaires. Elle revient ensuite dans une seconde enquête tout aussi extraordinaire où « La Vampire de cire » menace Londres. Le lecteur trouvera en complément « L’Enfant hanté » (« The Haunted Child », 1896), une aventure de Lord Syfret par Arabella Kenealy (1859-1938), inédite en français, ainsi qu’un historique des femmes vampires par François Ducos.

Gérard Dôle nous présente un roman qui reprend la tradition du vampire sous forme d’enquêtes.
EXTRAIT

Le crépuscule s’avançait, inquiétant, indistinct. Des massifs violâtres fermaient l’horizon, et, à cette heure tardive, derrière leurs silhouettes fuligineuses, un soleil couchant à demi éteint n’éclairait plus que les hauteurs confuses de Hampstead. L’austère coupole de Saint-Paul gonflait son dôme sombre. Un remorqueur siffla tristement sur la Tamise.
C’était vraiment un personnage excentrique que Lord Syfret, l’un des plus dignes mais aussi l’un des plus singuliers membres de la gentry britannique. Son extravagance ne se révélait toutefois pas immédiatement, tant elle était parée d’un épais vernis mondain.
Au physique, il avait le teint pâle, les cheveux gris, les yeux bleu-vert, les sourcils très accusés, le nez romain. Sa moustache et sa barbiche, de la même teinte que sa chevelure, cachaient une bouche dont les lèvres minces couvraient des dents aiguës. Sa mise était élégante : il portait invariablement un habit noir de la plus belle étoffe, un pantalon étroit de même nuance, et un gilet mauve à fleurs d’or brochant sur le tout.
Lord Syfret vivait de façon solitaire dans une grande demeure du Victoria Embankment, sise en amont de Hungerford Bridge, à trois pas de l’Aiguille de Cléopâtre. À quoi s’y occupait-il ? Seule Mrs Hogskin, sa gouvernante, eût su le dire, mais elle gardait les lèvres scellées quand on la questionnait sur son maître.

A PROPOS DE L’AUTEUR

Gérard Dôle est à la fois journaliste, historien, musicien, chanteur, auteur-compositeur et, bien entendu, écrivain. En 1967, il s’essaie à la chanson à texte dans des cabarets de la Rive gauche tels que L’École Buissonnière de René-Louis Laforgue, L’Écluse ou L’Échelle de Jacob. Il passe même à Bobino en 1968, en première partie du récital de Catherine Sauvage et de Guy Béart. Retenons une série de disques qui font de lui un spécialiste de la musique acadienne de Louisiane et un grand amoureux des orgues de Barbarie, mêlant parfois musique et littérature populaire comme dans La Chanson de Nestor Burma (1982) en collaboration avec Tardi et Léo Malet, et La Complainte de Harry Dickson (1984). Gérard Dôle est aussi l’auteur d’une étude savante sur L’Histoire musicale des Acadiens (L’Harmattan, Paris, 1995), et de nombreuses nouvelles fantastiques publiées tant en France qu’aux États-Unis.