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La genèse de l'Algérie franco-musulmane d'Ismayl Urbain
Michel Levallois
出版
1999
URL
http://books.google.com.hk/books?id=Y6LzzQEACAAJ&hl=&source=gbs_api
註釋
De 1837, année de la signature du traité de la Tafna, à 1848, après la reddition d'Abd el Kader, l'interprète militaire Ismayl Urbain (1812-1884), servit auprès des généraux Bugeaud, Auvray, Galbois, Rumigny, Changarnier, Bedeau. Disciple de Saint-Simon et d'Enfantin, converti à l'Islam, il prit une part active au débat qui s'instaura au sein du mouvement saint-simonien, dans l'armée, l'administration et la presse, sur le devenir politique et institutionnel de l'Algérie, en particulier sur le sort à réserver à ses habitants musulmans, arabes et berbères. Devenu conseiller pour les affaires arabes auprès du duc d'Orléans et du duc d'Aumale ainsi qu'à la direction de l'Algérie au Ministère de la guerre, il proposa dans des rapports et des correspondances à la presse une politique indigène d'administration directe dont la finalité n'était pas l'assimilation des Algériens musulmans, mais leur émancipation et leur association dans une Algérie franco-musulmane. Il en commença l'application auprès du duc d'Aumale à Constantine et à Paris. Les nombreuses lettres et documents laissés par Ismayl urbain et par ses correspondants, en particulier Gustave d'Eichthal, Louis Jourdan, le Père Enfantin, ses articles dans la presse, en particulier le Journal des Débats qui n'ont fait l'objet jusqu'à ce jour que d'une exploitation très partielle, éclairent la genèse de l'indigénophilie. L'Algérie franco-musulmane est née de la quête identitaire de ce jeune métis de Guyane qu cherchait à effacer sa "double-tache" d'enfant naturel et de descendant d'esclave, sans renier le sang africain de son ascendance maternelle, le long d'un chemin qui l'a conduit de l'orientalisme à l'indigénophilie. L'idéologie et la politique arabophiles qui deviendront le Royaume arabe de Napoléon III et qui inspireront l'action des indigénophiles sous la Troisième République se sont formées sous la Monarchie de juillet, pendant les deux premières années algériennes d'Urbain