Un seul Empire, une seule Église établis en coïncidence par la Providence divine pour assurer le triomphe universel de la foi : le rêve caressé par Eusèbe de Césarée et jamais totalement réalisé au cours du IVe s. s'évanouit définitivement au cours des deux siècles suivants. Tandis que le débat doctrinal entraîne, entre Rome et Constantinople, une incompréhension croissante, allant parfois jusqu'à la rupture, l'Occident, où s'installent les royaumes germaniques, échappe à l'autorité de l'empereur byzantin. Après l'échec de Justinien pour restaurer l'unité politique et religieuse, le monde chrétien, au seuil du Moyen Âge, apparaît profondément divisé : en Occident se sont constituées des Églises nationales, alors qu'en Orient se séparent de l'Église du basileus et de son patriarche les communautés de plusieurs provinces en dissidence religieuse et celles des pays situés en dehors de la sphère hellénique. Mais, désormais divers dans ses structures et ses expressions, le christianisme n'a rien perdu de sa vitalité conquérante ainsi qu'en témoigne l'évangélisation de nouveaux territoires.