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Mathis Nithart et la guerre des paysans - 1525
註釋Au printemps 1525, les paysans alsaciens prennent les armes, comme dans la majeure partie du Saint Empire romain germanique. Leur but : promouvoir un monde fraternel placé sous la seule loi de l’Évangile et débarrassé du système oppressif imposé par leurs seigneurs et maîtres. Leur emblème : le Bundschuh, le soulier à lacet des gens du peuple. La guerre civile qu’ils engagent fut une vraie révolution, pas une révolte, pas seulement le printemps des gueux (un terme qui évoque plutôt une jacquerie). Les insurgés pillent les couvents, menacent les châteaux, rallient à leur cause des troupes considérables, y compris dans des villes, et constituent une armée de plus de 100 000 hommes pour la seule Alsace et ses marges. Mais leurs succès initiaux sont noyés dans des bains de sang. Et pourtant, malgré ses revers, ce n’est pas une séquence historique sans lendemain. Les campagnes alsaciennes vont prendre un visage qu'elles garderont jusqu'à la fin de l'Ancien Régime. A long terme, les perdants sont bien la noblesse et le haut-clergé. Dans le Sundgau, l'étendard des révolutionnaires a été brandi par le prévôt d'Eschentzwiller, Mathias Nithart. Comment, sur quelles bases historiques et par quel jeu de l'imagination, le poéte dramaturge dialectal Emile Storck en est-il venu à identifier ce "rustaud" avec Mathias Gothart Nithart, le génial peintre du Retable d'Issenheim, aujourd'hui conservé au musée des Unterlinden de Colmar ? C'est l'intrigue de sa pièce en 4 actes, Mathis Nithart (E Kinschtler im Bürekrieg), un chef d'oeuvre littéraire publié ici avec en regard une traduction inédite en français de Martine et François Blanché, tous deux germanistes. Jusqu'à maintenant cette fusion des personnages demeurait un mystère. Michel Krempper, qui avait consacré une partie de son précédent opus, "Widerstand, Treize Alsaciens qui ont dit non !" à Erasmus Gerber, le capitaine-général de l'insurrection pour toute l'Alsace, a mené l'enquête sur cette énigme. Il en livre ici les résultats, qu'il centre sur l'insurgé sundgauvien. Un personnage qui figure parmi ses aïeux.