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Brinquebille
註釋Qui pour reprendre la ferme du patriarche décédé ? L'aîné de la famille, exilé à Paris, renoncera-t-il à sa vie citadine pour revenir sur les lieux qu'il a quittés ?

À peine le patriarche est-il mis en terre que quelques visiteurs se présentent à la ferme pour acquérir, à bas prix, la petite propriété. Pour eux, aucun des trois enfants n’est en mesure de reprendre le flambeau. Le grand espoir de Charles et de ses deux sœurs réside dans le prochain retour de leur frère François. Depuis déjà plusieurs années, il s’est établi comme libraire à Paris. Renoncera-t-il à sa vie exaltante et à Saint-Germain-des-Prés pour s’exiler à Brinquelongue ? Le devoir familial sera-t-il suffisamment fort pour l’exhorter à tourner la page ? Parfois, la campagne recèle quelques trésors soigneusement cachés qu’il faut s’échiner à découvrir... François en aura-t-il la trempe ? Arrivera-t-il à ouvrir ce magnifique endroit au monde et à la modernité, et à lui insuffler un désir de changement ?
Une chronique villageoise, comme seul Pierre Rétier en maîtrise l’art et la manière ! Des personnages atypiques, mais si véridiques ; des situations drôles, à la limite du burlesque ; des réparties qui font mouche. Mais Brinquebille est aussi une formidable histoire où l’amour entre deux êtres va réconcilier deux France.

Entre histoire d'amour et roman de terroir, découvrez l'histoire d'une famille en pleine reconstruction et d'un homme qui devra choisir entre la vie parisienne et le devoir familial.

EXTRAIT

Au cœur de ce pays rude où la terre se montrait bien souvent ingrate, la modernité avançait encore à pas comptés. Si on vivait de peu, on vivait bien. Les animaux qui composaient le cheptel se vendaient directement à des bouchers de la région ou lors des foires qui étaient organisées dans les principales villes des alentours. On ne manquait de rien, si ce n’est de vacances. Rares étaient ceux et celles qui pouvaient se payer un petit séjour sur les plages de l’Atlantique. Pour la plupart de ces paysans, le bonheur n’avait pas des odeurs d’iode. S’ils s’offraient parfois quelque repos, c’était pour passer de longs moments à embrasser du regard toute cette nature qui leur avait été confiée. Patrimoine vivant transmis de génération en génération, dont ils avaient la charge.
Cette belle journée ensoleillée qui promettait beaucoup se présentait donc sous les meilleurs auspices. Les prés étaient déjà assez fournis en herbe pour nourrir les animaux, les champs s’étaient désormais parés de longues tiges de graminées, ce qui annonçait une belle moisson à venir, et même le vieux tracteur un brin poussif cachait ses faiblesses et avait démarré au quart de tour.
Rien ne laissait prévoir un quelconque drame en mesure de bouleverser la vie de la famille Montignac. Henri avait rejoint la salle commune et s’était installé en bout de table. De son côté, Bernadette, après avoir déposé son seau empli de lait dans une pièce voisine, préparait un café-chicorée dont son père était particulièrement friand.
Quand elle revint vers lui les bras chargés d’un grand bol, d’une cafetière et de deux belles tartines de pain de campagne, elle remarqua tout de suite combien ce dernier avait l’air absent, le teint cireux et la bouche légèrement déformée. Soudain, sa tête dodelina de droite à gauche avant de s’écrouler sur la table.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Auteur de plus de vingt romans, Pierre Rétier n’a pas son pareil pour dépeindre des fresques réalistes et sans concessions de nos campagnes minées par les secrets, les non-dits, la jalousie, et pour offrir des portraits magnifiques de personnages attachants sur fond de rébellion, de passions et d’amitiés profondes. Des romans efficaces et captivants. De remarquables mélanges d’intrigues et de sentiments.
Il a été récompensé par le prix Panazô pour Le Maître de l’eau, et par le prix Lucien Gachon pour La Nuit des louves.