Le présent ouvrage offre au public un premier volet « Profils et Silhouettes » qui évoque les notables Gannatois sur deux millénaires. Le second volet à venir donnera la parole aux monuments, toujours en place ou disparus, de la même période.

EXTRAIT

Joseph Hennequin (1748-1837), premier maire et premier sous-préfet de Gannat

S'il est un personnage dont les Gannatois se sont préoccupés avec une certaine dilection, c'est bien Joseph Hennequin « magistrat intègre et bienfaiteur de Gannat, philanthrope et poète ». Nombreux sont ceux qui ont écrit sur lui, et toujours en termes élogieux. Et comment l'oublier quand la place la plus ancienne porte son nom (il est vrai qu'on s'obstine à l'appeler place de l'Église), que son buste surmonte une fontaine placée au départ de la route de Vichy, devenue par la suite avenue Jean Jaurès, et qu'enfin, quand on voulut baptiser le collège d'enseignement secondaire, on retint tout naturellement le nom de Joseph Hennequin.

Il arrive à une période-clef de notre histoire tant locale que nationale. Il traverse, sans jamais se compromettre, la valse hallucinante des régimes politiques, côtoie des militaires qui ont bien servi la France, des civils et des prêtres surtout qui ont été les victimes de la Convention, quelques citoyens (le mot est à la mode) qui se sont accomodés des circonstances en asseyant leur sitatution et en accroissant leur fortune. Il en est ainsi de toutes les périodes troublées. Nous retrouverons ce cortège disparate après avoir parlé de Joseph Hennequin.

Son acte de baptême laisse apparaître que son avenir est déjà tout tracé. « L'an mille sept cent quarante huit et le douze avril a été baptisé Joseph Hennequin fils légitime de mr Claude Gilbert avocat en parlement et de dame Jeane Collin épouse, né le même jour, parrain mr Joseph Hennequin procureur au parlement de Paris qui a substitué à sa place François Bonnet pauvre de l'hôpital, marr. dame Michelle Couchard femme à mr Joseph Ribaud écuyer sgnr de la Chapelle d'Andelot conseiller et secrétaire du Roy près le parlement de Toulouse, en sa place Marie Reine aussi pauvre dudit hôpital qui ont déclaré ne savoir signer... ».

Et de ce fait, voici sa carrière...