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Énigme et interprétations
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"L'Atelier du peintre" de Gustave Courbet, histoire d'une oeuvre inachevée
出版1997
URLhttp://books.google.com.hk/books?id=abhoNwAACAAJ&hl=&source=gbs_api
註釋Cette thèse s'interroge sur les conditions de possibilité et le sens des interprétations de l'atelier du peintre de Gustave Courbet, qui n'ont cessé de proliférer de 1854, date de son exécution, à 1996, borne (contingente) de notre étude. L'œuvre que nous avons étudiée est cet objet singulier, forme du tableau et de ses interprétations. Nous en avons retrace l'histoire en trois temps : une préhistoire (1854), au cours de laquelle le peintre rédige trois textes descriptifs qui sont aussi les premières interprétations de la toile en cours ; 1855, quand le tableau montre en marge de l'exposition universelle rencontre ses premiers commentateurs; de 1856 à 1996, la lente expansion des interprétations de l'atelier après une longue période de latence. Nous avons ainsi montre que les contemporains n'avaient vu qu'incohérence dans la toile, quand ils ne l'avaient pas simplement ignorée. Longtemps jugée inégale et considérée comme œuvre à part dans la carrière de Courbet, elle n'a été systématiquement interprétée qu'à partir des années 1960. Ses commentateurs ont eu recours à un ensemble d'éléments périphériques (descriptions, titre, manifeste, pavillon d'exposition), qui ont cadre leurs interprétations, auxquelles ils ont transmis leurs formes et leur logique. Ces parerga textuels et exhibitoire mettent en jeu la maitrise de l'artiste sur les conditions de divulgation et de consommation de sa peinture, enjeu crucial à l'époque où se met en place l'économie artistique moderne. Leur ironie est indissociable de l'équivoque de sa signification, et c'est pour une large part de leur fait si l'atelier constitue une peinture énigmatique, générant sans fin les interprétations. Son incertitude en fait une machine diabolique, pervertissant toute catégorie et refusant la stabilité d'un sens définitif, une œuvre inachevée en perpétuel devenir. Elle constitue en ce sens un objet moderniste exemplaire, dont la beauté réside moins dans ce qu'elle montre, que dans les lacunes et les incertitudes auxquelles l'interprète est amené à suppléer.