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Jean Racine, l'enfant terrible de Port-Royal
註釋Débiteur moral insolvable de l'abbaye de Port-Royal à qui il devait d'être resté en vie, l'"orphelin Racine" a trouvé dans un théâtre longtemps résolument frondeur chez lui, l'"issue corporelle pour son âme" qu'il cherchait avidement. En osant défier l'intransigeance castratrice d'une mère adoptive pervertie par la névrose janséniste, il a en tout cas réussi, au moins dans l'écriture, à sortir de l'infernal "pas de place pour deux" devant lequel, d'avoir dû "haïr avec fureur" pour ne pas avoir pu "aimer avec passion", bien des fils qu'il a imaginés ont fini par s'incliner. Sans aucun doute possible, le "Je meurs si je vous perds, mais je meurs si j'attends" du vers 972 d'"Andromaque", c'est d'abord à la vie elle-même que cet "orphelin" n'a cessé de l'adresser. "Le vêtement d'existence qui avait été préparé pour lui par Port-Royal était trop petit par rapport à sa vraie taille" : c'est en creusant les rapports ambigus de Racine avec l'institution de Port-Royal qui l'a formé et aurait voulu le convertir intégralement au jansénisme que Jean van der Hoeden tire cette étude soignée de l'écrivain – l'homme et l'œuvre inextricablement liés. Faisant la part belle à la psychologie, ce double portrait met en exergue les notions de liberté et de destin si décisives chez "l'enfant terrible", si chères au dramaturge qu'il devint.