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Revue des Deux Mondes juillet-août 2015
Jean-François Kahn
Richard Millet
Jean-Paul Clément
Michel Delon
Laurent Martin
Xavier Darcos
Marie-Laure Delorme
Frédéric Verger
Annick Steta
Jean-Luc Macia
Eryck De Rubercy
Charles Ficat
Olivier Cariguel
Henri De Montety
Robert Kopp
Renaud Girard
Marin De Viry
Valérie Toranian
Stéphane Guégan
Dominique Lacaze
Emmanuel Macron
其他書名
Les écrivains prophètes
出版
Revue des Deux Mondes
, 2015-06-30
主題
Fiction / Visionary & Metaphysical
ISBN
2356501053
9782356501059
URL
http://books.google.com.hk/books?id=buHfjgEACAAJ&hl=&source=gbs_api
註釋
C’est l’événement de notre numéro d’été : Michel Houellebecq, dans une longue interview, nous parle de Dieu, qui l’a rejeté, de l’abolition du cogito cartésien, du pot-au-feu, de l’idéologie taoïste de l’entreprise, de Charlie Hebdo, et de son livre polémique
Soumission
, sur lequel, nous dit-il, il s’exprime pour la toute dernière fois. Dans ce roman, Michel Houellebecq décrit la victoire d’un parti islamique en France, en 2022. Son héros, dépouillé successivement de sa femme, de ses parents, de son travail et même de la possibilité d’une conversion, accède à la « non-existence », et se résout à « adhérer à ce qu’on lui propose ». Michel Houellebecq refuse le terme d’écrivain prophète : « Je constate, puis je fais des projections.[...] Quand Orwell écrit 1984 en 1948, ce n’est pas une prédiction, c’est une expression des peurs de son époque. »
Mais peut-être est-ce justement la définition de l’écrivain prophète, auquel nous consacrons un dossier spécial : plus qu’un visionnaire, un extralucide de son époque. Telle Cassandre, fille de Priam, prophétesse de malheur, qu’Apollon condamne à n’être crue de personne. Comme le rappelle Xavier Darcos : « Ses déclamations font un écho incessant à la fatalité qui nous mène [...]. Elle exhibe la face obscure de notre condition, la plus vraie, la plus profonde. Son imprécation est moins une prophétie qu’un réquisitoire. »
Baudelaire, lui, ne croit pas au progrès, philosophie dominante de son époque, explique Robert Kopp. « Depuis les années 1820 qui symbolisent le « bon temps du romantisme », écrit le poète en 1862, « on dirait que la petitesse, la puérilité, l’incuriosité, le calme plat de la fatuité ont succédé à l’ardeur, à la noblesse et à la turbulente ambition »...