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註釋Grand comme deux fois la France en superficie et en population, le Nigeria est le géant de l'Afrique noire. Principal producteur de pétrole au sud du Sahara, son poids économique est considérable, particulièrement en Afrique de l'Ouest. Le Nigeria fascine et effraie à la fois. Sa mauvaise réputation vient d'une instabilité politique chronique (7 régimes militaires et 3 républiques civiles depuis l'indépendance en 1960) et d'une criminalité incontrôlée ( banditisme armé, trafic de drogue, escroqueries financières d'hommes d'affaires peu scrupuleux, les " 419 " du nom de l'article du code pénal censé les condamner). De fait, le gigantisme de la fédération nigériane donne l'impression d'une situation chaotique, ne serait-ce que par l'accumulation d'ethnies, de partis et d'hommes politiques. Ce serait pourtant une erreur d'ignorer ce pays méconnu qui est le premier partenaire commercial de la France au sud du Sahara. Le Nigeria cache aussi des trésors culturels insoupçonnés : leur authenticité est protégée par l'absence totale de tourisme et garde la saveur d'une Afrique mystérieuse réservée aux explorateurs et aux anthropologues. Au-delà de la tradition qui se perpétue à travers la magie des mascarades en forêt tropicale ou la splendeur des cérémonies en hommage aux émirs musulmans de la savane (dans le nord), le Nigeria urbain accouche aussi d'une modernité syncrétique pour le moins étonnante. Le système colonial d'administration indirecte (Indirect Rule), mis en place par Lord Lugard, cherchait à préserver la coutume : le Nigeria indépendant s'oriente vers une forme originale de gouvernement qui, à défaut de faire école, en est encore à se chercher, quelque part entre la sécession (la guerre du Biafra) et un fédéralisme harmonieux.