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La volupté sans recours
註釋Avant l'envol, l'amant etreint la taille de sa partenaire et plaque son ventre contre le sien. Un bras s'elance, une jambe flechit. Prompts, decides, les yeux dans les yeux, en equilibre sur la pointe des pieds, ils se lovent autour d'un axe imaginaire, un balancier qui les transperce et les unit. Ils virevoltent, folatrent, s'etirent simultanement - ecarteles - comme un seul corps (Sollers y voit une fleur, un papillon) qui baillerait de faim. Arc-boutes l'un contre l'autre, cuisse contre cuisse, ils ecartent les jambes comme on ecarte celles d'un compas, font des graces - toute la preciosite de ce petit pied qui s'elance renvoie a la preciosite du bout du doigt qui pousse le verrou comme on souleve delicatement une tasse de the. Ils pivotent : s'aviseraient-ils de faire la roue ? C'est ainsi qu'on execute une danse ; mais s'agira-t-il d'une gaillarde, d'une gigue ou d'un passe-pied ? Peu nous en chaut : le pinceau les emporte, comme il emporte le peintre, avec toute l'energie de la passion.