Ce 3e numéro d'Épistoles s'ouvre sur un dossier qui propose un déploiement de la dialectique complexe pouvant s'établir entre ce que nous tenons pour réel et ce que nous tenons pour virtuel. Un tel mouvement est présent en chacun de nous pour peu qu'il soit vivant, c'est-à-dire non fini, en chemin vers lui-même, advenant. Un inextricable entrelacs s'impose cependant plus massivement, de manière plus tendue, lors des périodes de métamorphose de l’existence, moments où les valences des termes peuvent s’inverser. Si la question apparaît particulièrement vive sur les lieux de l’adolescence, ne nous y trompons pas : elle est en réalité omniprésente, pour chacun et en tout moment. Chacun est pris dans cette frontière vivante où la réalité et le virtuel organisent leurs échanges, même si la jeunesse vient particulièrement ébranler la familiarité, même si les nouvelles technologies en redistribuent les coordonnées. Les défis adolescents et les nouveaux déploiement techniques ne sont finalement que des révélateurs, plus ou moins grossissants, de ce qui nous traverse plus communément.