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La situation du troscart de la Gaspésie (Triglochin gaspense Lieth et D. Löve) au Québec
註釋Depuis sa description par Love et Lieth en 1961, et surtout depuis l'étude morphologique de Ford et Ball (1988), le troscart de la Gaspésie, une espèce endémique des marais salés du nord-est de l'Amérique du Nord, est reconnu comme une entité distincte du troscart maritime par plusieurs botanistes. Ce rapport a pour but de dresser un portrait de la répartition québécoise de ce taxon. Aux 11 localités connues avant le début de l'étude, nous avons ajouté 14 nouvelles localités dont cinq en Gaspésie, cinq dans le Bas-Saint-Laurent, une dans Charlevoix et trois sur la Côte-Nord. En ajoutant les localités découvertes par d'autres botanistes en 1994-1995, nous obtenons un total de 35 localités pour le Québec. Le troscart de la Gaspésie pousse dans la zone intertidale des marais salés, généralement sous la limite de la haute mer moyenne, sur des dépôts limonosableux à limono-argileux. Il se comporte comme une plante pionnière, car il occupe les secteurs à végétation éparse et pousse en plaques dans les dépressions peu profondes et sur le rebord des mares, ou en bandes discontinues sur les petits abrupts formés par l'érosion. Dans la succession topographique des marais salés, le troscart de la Gaspésie croît dans le haut de la bande de végétation dominée par la spartine alterniflore, où l'accompagnent souvent le plantain maritime, la glauce maritime et la salicorne d'Europe. En conséquence, les mesures de conservation concernant l'espèce passent inévitablement par la protection des marais salés qui, eux-mêmes, représentent des écosystèmes de première importance pour le Saint-Laurent.