Une alliance atypique, une alliance de fait, certes, occasionnelle et peu conclusive, entre la Principauté de Serbie, puis le Royaume de Serbie et la France comme la source principale des doctrines politiques et les mouvements révolutionnaires en Europe du XIXe siècle. C’était une alliance qui n’a jamais été formalisée, dont les termes n’ont jamais été précisés, mais dont l’efficacité a résisté à toutes les épreuves, couronnées surtout dans les tranchées du Front d’Orient dans la Grande Guerre lorsque les armées serbe et française se sont données la main. Les fondements de cette alliance ont été posés déjà lors de la Révolution serbe (1804–1813) lorsque les insurgés, menés par Karageorges, reconnaissaient en France napoléonienne une tradition politique nouvelle, héritière des valeurs de la Révolution française. En même temps la Révolution serbe, annonçant le réveil national des autres peuples, fut considérée, à l’échelle régionale, comme la Révolution française pour les peuples balkaniques, notamment des Grecs qui eurent leur Révolution en 1821.