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Le Paris de Zola
Henri Mitterand
出版
Hazan
, 2008
ISBN
2754102817
9782754102810
URL
http://books.google.com.hk/books?id=jw1LAQAAIAAJ&hl=&source=gbs_api
註釋
Pour les personnages de La Vie Parisienne, créée par Jacques Offenbach au théâtre des Variétés en 1865, Paris était « la cité souveraine ». Zola ne les aurait pas démentis. Toute son œuvre est pétrie de sa fascination pour la ville où il est arrivé, à dix-huit ans, pour ne plus la quitter. Il y a construit sa vie et sa carrière, conduit ses campagnes littéraires et politiques. Il y a logé les intrigues de ses romans les plus lus – au point qu’on ne pense plus le Paris du XIXe siècle que par les yeux des personnages de La Curée, du Ventre de Paris, ou de L’Assommoir, ou encore d’Au bonheur des dames. Il en a fait enfin le site de tous les rêves, fantasmes, obsessions, symboles, cauchemars ou utopies qui peuplent son imaginaire de l’existence et de l’histoire. Sa vision romanesque de Paris résulte d’une double expérience : ses parcours dans Paris, d’un domicile au suivant, d’une maison amie à une autre, du café au théâtre ou au journal, et ses enquêtes sur les lieux élus pour ses romans, à la recherche d’un décor et d’une atmosphère. Zola n’est pas un flâneur, il n’aime rien tant que le travail solitaire dans son cabinet ; il n’empêche qu’il a arpenté Paris, suivi ses rues, stationné dans ses quartiers plus qu’aucun de ses confrères. L’œuvre devient alors un « guide du routard » romanesque, au point qu’on ne peut plus passer rue Guénégaud sans chercher la silhouette de Thérèse Raquin, contempler une gravure des anciennes Halles sans tenter d’y reconnaître la plantureuse Lisa Macquart, descendre au métro Barbès sans partir à la découverte de l’hôtel Boncœur... La ville figure ainsi un échiquier sur lequel se déplacent, selon des itinéraires réglés, les ambitions, les désirs, les cupidités, les délires, la mort parfois. Chacun de ces romans offre aussi une galerie de paysages, de portraits et de scènes de genre. Le lecteur visite la ville avec les yeux de Manet, de Courbet, de Monet, de Pissarro, ou encore de Béraud, ou de Raffaëlli ou de Steinlen. Zola utilise les mêmes perspectives, les mêmes cadrages, les mêmes lumières et les mêmes couleurs que ses amis peintres : places en surplomb de Pissarro, quais et gares de Monet, guinguettes de Renoir, bars et loges de Manet... Dans L’Assommoir, cinq ou six filles, avec la jeune Nana, descendent le boulevard de la Chapelle sous le soleil ; elles font les coquettes ; c’est un Renoir. Celui-ci, en retour, dessinera leur défilé pour l’édition illustrée du roman. Zola a immortalisé un portrait de Paris entre 1850 et 1895 que cet ouvrage se propose d’illustrer grâce à une riche iconographie, peinture, gravures, caricatures de la même période, en regard des passages les plus parlants de l’œuvre du romancier naturaliste. Le tout commenté par le meilleur spécialiste de l’écrivain.