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L'ile des jacinthes coupées
註釋Napoléon n'a jamais existé. C'est Metternich, Nelson, Chateaubriand et quelques autres qui ont inventé ce personnage de légende, pour ne plus avoir à combattre un ennemi aussi déroutant qu'anonyme : la République. Telle est la thèse que le narrateur expose ici à Ariadna, une étudiante dont il est épris. Soir après soir, il invite son auditrice à contempler l'Histoire entre les flammes de l'âtre. Profus, mélodieux, magnifique, son récit décrit d'abord l'île de la Gorgone, où tout s'est noué. C'est là que surgissent les protagonistes : le général Della Porta, l'ambitieux Aldobrandini, le poète Sydney, le séduisant Nicolás. Et puis les femmes : Flaviarosa, Agnesse — des belles qu'on dirait sorties d'un roman de Byron (à moins que ce ne soit de Stendhal). Et les tenants de l'Ancien Régime : une poignée d'aristocrates qui, sous l'oeil des trois Parques, au détour d'une conversation galante imaginent le mythe de l'Empereur. Mais ce qui gouverne le roman, c'est aussi l'amour du narrateur pour Ariadna, le silence qu'elle oppose aux longues harmoniques du désir, la démesure qu'engendre sa retenue. Avec cette Ile des jacinthes coupées — première escale dans une oeuvre dont nous publierons l'essentiel —, Gonzalo Torrente Ballester fait, dans notre catalogue, une entrée éblouissante