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La façade de Saint-Étienne de Bourges
註釋C'est à la façade occidentale de la cathédrale de Bourges et à ses cinq portails qu'est consacrée cette thèse de doctorat. L'étude attentive du cycle de la Genèse qui orne le soubassement a permis de dégager une interprétation inédite de l'ensemble du programme. L'histoire de la création de l'homme, de la chute et celle de Noé sont en effet tissées d'emprunts nombreux et précis à la tradition scripturaire rabbinique des midrashim et du Talmud, employés ici pour enrichir le récit qui, de ce fait, n'était globalement compréhensible que pour la communauté juive de Bourges qui le contemplait depuis le parvis. Cette attitude extrêmement positive à l'égard des juifs, généralement honnis, est étonnante. Elle révèle un phénomène unique à Bourges: un esprit d'ouverture qui contraste fortement avec la crispation doctrinale qui allait susciter à Paris délations et procès, avant de s'achever sur le brûlement du Talmud sur ordre du pape et du roi, en 1242. En ces années difficiles, c'est à l'Ecole cathédrale de Bourges, et non pas à l'Université de Paris, que brûlait encore la flamme de la liberté d'expression religieuse.