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Zonzon Pepette
註釋Extrait: I AU CERCLE Tout marcha bien. Le type, un gros angliche, lui donna deux guinées et ne se rhabilla pas si vite qu'elle n'eût auparavant le temps de lui chiper son portefeuille. Elle lui laissa sa montre, parce que, demain, il y aurait encore des montres. Son coup fait, elle pensa, comme au temps de Paris : - Salaud, je t'emmerde. Elle n'eut pas à remettre de chapeau ; elle n'en mettait jamais. Un coup de pouce au chignon, un coup de poing à la jupe, les mains au tablier où sont les poches, puis en route. Dans la rue, elle se dépêcha pour rejoindre son homme. Quand il ne la suivait pas, elle savait où le trouver : au Cercle, avec les copains. En chemin, près de la Tamise, elle rencontra le policeman qui, un jour, l'avait coffrée ; lui ou un autre. Comme elle marchait vite, il ne pouvait rien lui dire. Elle avait, pour les flics, des idées très précises. Elle tourna la hanche : - Toi, je t'emmerde ! Ouf ! ce qu'elle suait dans ce cochon de Londres ! Dans ces ruelles, les gens couchaient par terre, et pas tous sur des paillasses : il y avait des hommes avec des femmes, des vieux, des jeunes, des nichées de pauv'gosses. Cela puait le poivre. Cela puait aussi comme dans une chambre après l'amour. Elle constata ce qu'elle constatait tous les jours : que beaucoup de ces femmes étaient jeunes, avec de bonnes cuisses et de cette chair encore verte qui plaît aux hommes. Elle pensa : - Sont-elles bêtes, quand il y a tant de types. Enfin c'était leur affaire. On les emmerde !André Baillon (né le 27 avril 1875 à Anvers, décédé le 10 avril 1932 à Saint-Germain-en-Laye) est un écrivain belge de langue française.BiographieNé à Anvers en 1875, André Baillon perd son père à l'âge d'un mois et sa mère à l'âge de six ans. André et son frère Julien sont recueillis par leur grand-père paternel, petit industriel à Termonde. La fille de ce dernier, leur tante Louise (Mademoiselle Autorité), dévouée mais bigote et peu sensible, s'occupe de l'éducation des deux orphelins.André, qui était psychiquement vulnérable, vécut assez mal une scolarité durant laquelle il ne parvint ni à s'intégrer à la vie de ses condisciples ni à s'adapter à la pédagogie de ses maîtres : les Jésuites de Turnhout et d'Alost. Il entama sans conviction des études d'ingénieur à partir du mois d'octobre 1893 à Louvain en attendant de pouvoir, une fois majeur, entrer en possession de son héritage. Dès avril 1894, il rencontre une jeune ouvrière, Rosine, avec qui il découvre l'amour et la sensualité. Mais cette liaison devient rapidement une source permanente de souffrances : Rosine l'exploite et le bafoue. En même temps, il se lie avec un groupe d'étudiants non conformistes, voire anarchistes. Aussi, dès 1896, se voit-il exclu de l'université tout autant à cause de son absence aux cours que de sa participation à des « réunions socialistes » et de ses « relations coupables avec une femme de mauvaise vie » (La Dupe, Labor, 1988, p. 52).