Avec la loi de séparation des Églises et de l'État (1905) et son inscription dans la Constitution (1946 et 1958), la laïcité apparaît comme une référence importante en France. Depuis le début du XXIe siècle, elle est de plus en plus invoquée, et une très grande majorité de Français affirment qu'ils y sont "attachés". Pourtant des spécialistes soulignent la "confusion" qui règne sur le sens de ce terme. De plus, hier valeur essentielle de la gauche, elle est de plus en plus omniprésente dans le discours politique de la droite et de l'extrême droite. En fait, nous indique Jean Baubérot, il n’existe pas de "modèle français" unique de laïcité mais des visions divergentes qui s’affrontent dans un rapport de forces toujours évolutif. Ainsi le contenu de la loi de 1905 a représenté un enjeu entre quatre conceptions différentes de la laïcité. Celles-ci ont subsisté en s’adaptant, alors que trois "nouvelles laïcités" sont apparues. Ces sept laïcités, l’auteur nous les décrit en les qualifiant de : laïcité antireligieuse, laïcité gallicane, laïcité séparatiste stricte, laïcité séparatiste inclusive, laïcité ouverte, laïcité identitaire et laïcité concordataire. Une partie finale rend compte des mutations de la laïcité depuis la fin du XIXe siècle et effectue des hypothèses sur son devenir.