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Jean Racine, Phèdre
註釋Phèdre est, de toutes les pièces de Racine, la mieux maîtrisée, la plus harmonieuse, la plus " classique ". Mais, paradoxalement, elle est celle où la rigueur géométrique exprime la plus grande violence. Phèdre est la plus sulfureuse des pièces du XVIIe siècle. Et si, à Trézène, le Minotaure était une femme ? La passion amoureuse, l'adultère, l'inceste enflamment et empoisonnent les veines de l'héroïne... L'autorité de l'époux / du père est égarée : Thésée doit remporter sa dernière victoire sur les monstres qui peuplent l'univers, mais, cette fois, le monstre est dans sa propre famille... Qui sait si Racine ne s'est pas lui-même effrayé des extrémités auxquelles l'a porté son génie ? Toujours est-il que, depuis plus de trois siècles, cette perfection et cette violence fascinent... Depuis plus de trois siècles, cette peinture du combat de la Raison et du Désir, de l'Ordre et du Désordre, de la Transgression et de la Loi n'a cessé de renvoyer chacun à lui-même. Sous la métaphore antique du destin, de ces mythes qui nous viennent de la nuit des temps, une tragédie des plus modernes...