Écrivain chercheur dont l’œuvre a profondément redéfini les liens entre savoir et création, Flaubert s’est intéressé très tôt aux mythologies antiques, à l’histoire des religions, aux hérésies et aux formes les plus étranges de la croyance, mais aussi à la place du religieux et de la faculté de croire dans la pensée et l’esthétique de son temps.
Dans le prolongement de "Flaubert. Les pouvoirs du mythe", qui a mis au jour l’importance, jusque-là mal connue, des relations de l’écriture flaubertienne à l’intertextualité mythographique, à la question du symbole et aux processus de désymbolisation, le présent volume approfondit la théorie et la poétique du mythe dans l’œuvre de Flaubert et ses dossiers manuscrits.
Qu’en est-il des théories du mythe au XIXe siècle? Comment Flaubert joue-t-il de l’érudition religieuse dans l’invention des personnages et des images de sa fiction? Comment son écriture met-elle la religion à l’épreuve de la langue, de l’humour, du réel? Comment fait-elle des mythes, anciens et modernes, la matière d’une constante réélaboration? Quelles relations, intertextuelles ou intermédiales, Flaubert met-il en œuvre pour renouveler l’écriture de la croyance?
Expert en mythographie, le texte flaubertien ne se nourrit jamais des mythes comme de simples sources, mais s’emploie, par le montage et la réécriture du vu et du lu, à sonder l’énigme du mythologique pour en faire l’espace même de l’œuvre contemporaine.