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Écrire selon la rose
註釋En decrivant la mort de Billy Budd dans le recit eponyme, Herman Melville a rature dans ses brouillons la shekinah, remplacee par le rose de l'aube qui se deverse sur le corps du pendu, allegorique a maints egards. L'enigme de cette rature, qui porte sur un mythe essentiel du judaisme, peut s'eclairer par les innombrables reminiscences de Billy Budd dans le roman de Henri Bosco Les Balesta, ou la rose n'est pas le seul attribut de la shekinah qui soit l'objet d'une christianisation insistante. Le lien des deux traditions implique les fondements de l'esthetique universelle, eprouves par ces poetes dans l'ecriture. La couleur rose, dans une nouvelle de Kafka, est le support d'un questionnement analogue. De meme dans d'autres de ses recits, avec les details chromatiques qui soulignent leur construction. Le mythe hebraique ne fait qu'associer la rose a une verite sans age, qui revit aussi bien dans les premiers romans de Victor Hugo que dans ses Choses vues. Ces ecrivains nous proposent en fait une lecon sur la permanence du sacre et sur la valeur de ses principes, devenus incomprehensibles pour le monde moderne, immerge dans les formes materielles et violentes de la dualite.