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註釋Mario Roques aurait dit un jour a Jean Rychner: "il n'y a pas les fabliaux, il y a des fabliaux", De la meme maniere, on serait tente de dire qu'il n'y a pas le reve au Moyen Age, mais uniquement des reves dans la litterature medievale. Des reves ou, plus exactement encore, des recits de reves.C'est effectivement la variete des visions oniriques dans la litterature du Moyen Age qui est a l'origine de cette etude. Du Xe au XVe siecle, du latin au catalan, en passant par le moyen haut-allemand et bien sur l'ancien francais, les contributions reunies par Alain Corbellari et Jean-Yves Tilliette explorent moins une introuvable norme de l'imaginaire onirique du Moyen Age que le dynamisme d'une pulsion narrative faisant de chaque recit de reve une aventure du sens et de la raison aux prises avec ce que l'on n'appelait pas encore le "refoule". Loin d'etre toujours un message de l'autre monde, le reve consigne, dans la litterature du Moyen Age, une reflexion sur le pouvoir et l'ambiguite de l'art narratif. En depit de sa prestigieuse filiation avec la prophetie, il n'echappe que rarement aux dangers du double sens et de l'illusion. Face a des manifestations aussi contrastees de l'imaginaire, l'on se prend a songer moins a une "modernite" problematique du reve medieval qu'au fondamental archaisme des mecanismes remis en lumiere par Freud.