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註釋Certains ne refusent pas seulement le droit de se marier ou de devenir parents aux couples de même sexe, mais dénoncent aussi ce qu’ils appellent l’« idéologie » ou la « théorie du genre » qui nierait l’altérité et la complémentarité sexuelle.

Depuis 2012, les mobilisations françaises contre l’ouverture du mariage et de l’adoption aux unions de même sexe ont défrayé la chronique, tant en France qu’à l’étranger. Celles-ci ont révélé l’existence d’un mouvement sans précédent, dont l’agenda dépasse largement la reconnaissance des droits des homosexuel.le.s.

Cette étude analyse les mobilisations actuelles contre la nouvelle idéologie autour du genre. Les groupes appartenant à cette mouvance ont élargi leur champ d’action et se mobilisent par exemple contre l’enseignement du genre dans les écoles ou à l’université.

EXTRAIT

Le colloque « Habemus Gender ! » a bénéficié d’une importante visibilité médiatique et scientifique. Il a aussi été remarqué par les opposants à la « théorie du genre ». Ceux-ci ont mis en place un système efficace de veille des activités scientifiques en rapport avec le genre et leurs mises en garde sont très largement diffusées grâce aux réseaux sociaux. Fin avril 2014, le mouvement traditionnaliste français Civitas, proche de la Fraternité Saint Pie X et dirigé par le Belge Alain Escada, a été un des premiers à sonner l’alerte. Ce message a été largement répercuté au sein de la blogosphère traditionnaliste, notamment à partir de deux articles du blog Medias-presse. Le 1er mai, Alain Escada est venu à Bruxelles pour lancer une section belge de Civitas et donner une conférence sur la « théorie du genre », durant laquelle il ne manqua pas d’attaquer notre événement. La veille du colloque, quelques militants de Civitas ont couvert le campus d’autocollants prônant la défense de la famille traditionnelle, augmentant les craintes de la Police de Bruxelles. Quelques-unes des personnalités belges critiques à l’égard du genre (Bénédicte Gillis De Wagter, Xavier Dijon, Drieu Godefridi) ont aussi assisté au colloque, contribuant à la richesse des travaux.
Ce numéro thématique est le premier résultat de cette aventure collective. Il s’inscrit dans un champ en pleine ébullition, qui se traduit par l’émergence de publications et de projets scientifiques sur des sujets longtemps délaissés par la littérature scientifique. Ceux-ci réexaminent la notion de genre et ses incompréhensions tout en visant parfois un public profane, les phénomènes de résistance et d’opposition au genre, les mobilisations réactionnaires ou conservatrices et les rapports entre catholicisme, genre et sexualité.