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Les travailleuses invisibles de la recherche scientifique
註釋L’effet Mathilda consistant en une invisibilité ou une minimisation systématiques des travaux scientifiques des femmes est régulièrement rappelé. Il concerne des femmes ayant apporté des avancées tangibles (ou plus ou moins tangibles) à la science. Ce phénomène peut également concerner des femmes qui sont, souvent d’elles‐mêmes, restées dans l’ombre d’un père, d’un frère, d’un oncle ou d’un mari, celles dont le travail est essentiel mais dont le nom n’est pas retenu, celles dont on ne parle jamais ou peu, alors que sans elles la science ne serait pas la même. Elles répertorient, classent, notent, traduisent... dans le silence, procèdent à des constatations lunaires, cousent des ballons à envoyer dans le ciel, accompagnent des malades mentaux au péril de leur vie... Ainsi, Susanna Rumphius échantillonne et dessine les plantes du livre signé par son mari devenu aveugle ; Clara Immerwahr se contente de traduire les textes rédigés par son époux alors qu’elle est docteure en chimie ; Maria Pierrakos dactylographie les discours d’un psychiatre (et psychanalyste) qui ne lui adresse jamais la parole ; Marie-Odile Bagnères est critiquée en public par le scientifique pour lequel elle travaille... C’est l’objet de ce livre que de s’intéresser à ces femmes invisibles, parfois maltraitées, et pourtant si indispensables à l’évolution des sciences