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Un islam confrérique au Burkina Faso. Actualité et mémoire d'une branche de la Tijaniyya
註釋Vers 1920, dans le Yatenga, en pays mossi (Burkina Faso) un homme, Aboubakr Sawadogo, revient dans son pays après un long périple à pied qui en plusieurs années le conduira à la Mecque. De son pèlerinage, il acquiert un savoir religieux et un prestige symbolique considérable. Il est désormais le cheikh Aboubakr. Entouré de ses premiers adeptes, prêchant un islam combatif à l’égard des traditions de la société mossi, il s’inscrit dans le sillage de la Tijânyya hamalliste des « onze grains ». C’est alors qu’il formule le projet d’une ville auréolée de la sainteté : Ramatoulaye. Pour cela, il n’hésitera pas à bousculer l’organisation de la société mossi, dont son système de parenté. Cet ouvrage repose sur une recherche de long terme menée dans la ville sainte. Aujourd’hui dirigée par le troisième successeur du fondateur, Ramatoulaye continue à attirer des fidèles. La célébration du Mouloud voit des milliers de pèlerins accourir du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, du Mali, du Ghana et d’ailleurs. La ville apparaît comme un modèle en matière de sécurité des personnes et des biens, mais aussi de sécurité alimentaire et d’ordre. Pour combien de temps, les règles de conduite imposées par le fondateur – la séparation des sexes, l’interdiction du football, en passant par la méfiance à l’égard des images et de la musique, par exemple – parviendront-elles à régir l’ordre social de Ramatoulaye ? Pour combien de temps l’économie religieuse fondée sur le Mouloud, l’offre d’enseignement et les dons parviendra-t-elle à garantir la pérennité de la ville ? Pour répondre au défi de son devenir, la confrérie a élargi depuis des années ses liens avec l’État burkinabé et a multiplié ses relations internationales. Elle est ainsi confrontée à des choix politiques et à des tactiques conséquentes. Elle se trouve également immergée dans les dynamiques de l’islam mondial, face à la confrontation entre spiritualisme mystique et néosalafisme. La confrérie et ses dirigeants sont mis au défi de gérer les changements, de parvenir à échapper à la routinisation du charisme et de renouveler leur vision spirituelle. Felice Dassetto, professeur émérite de sociologie à l’Université catholique de Louvain, membre de l’Académie royale de Belgique. Il a conduit des recherches sur l’islam européen et a publié des travaux sur les transformations de l’islam contemporain. Pierre-Joseph Laurent est anthropologue et membre de l’Académie royale de Belgique. Il dirige le laboratoire d’anthropologie prospective (LAAP) de l’université catholique de Louvain. Il a mené différentes études au Burkina Faso et travaille depuis 2006 au Cap-Vert. Il est notamment l’auteur de : Une association de développement en pays mossi, Les pentecôtistes du Burkina Faso, Beautés imaginaires. Anthropologie du corps et de la parenté. Tasséré Ouedraogo est socioanthropologue. Co-responsable de l’axe « Religion et politique » du Laboratoire pluridisciplinaire de l’unité de sociologie de l’université de Ouagadougou (Burkina Faso). Il prépare un doctorat en anthropologie à l’université catholique de Louvain (Belgique). Ils en ont parlé Une recension de l'ouvrage Jean Martin pour l'Academie des Sciences d'outre-mer