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L'homme et la sécheresse
註釋Les milieux secs, dont les déserts sont les aires les plus arides, occupent un tiers des terres émergées - 35 à 37 % de la planète (45 millions de km carré) - et sont habités par 15 à 20 % de la population mondiale. Azonaux, ils se trouvent aux latitudes polaires, tempérées, subtropicales, tropicales et même équatoriales; par leurs ressources limitées, ils sont victimes d'un handicap fondamental et d'une vulnérabilité spécifique, notamment au regard du développement durable. L'aridité reflète un déficit pluviométrique permanent, les sécheresses un déficit temporaire par rapport à des précipitations normales et des besoins humains croissants. Les contraintes imposées par ces données climatiques sont autant de défis à relever. Maîtriser l'aridité a historiquement conduit l'homme à faire preuve d'une féconde capacité d'adaptation par l'invention des techniques de gestion de l'eau : il n'a survécu dans les déserts que par son aptitude, selon ses besoins, à augmenter la quantité d'eau disponible. Faute de savoir combattre les sécheresses, il s'efforce de lutter contre leurs effets mais cette lutte, si coûteuse, est-elle réaliste à l'échelle de la planète ? Les écosystèmes secs ont vu naître le nomadisme - mode de vie millénaire le plus souple en réponse à l'irrégularité et à la pauvreté des précipitations -, les premiers aménagements liés à l'eau ont été les foyers des grandes "sociétés hydrauliques", de l'irrigation, des grands barrages. C'est autour ou en fonction de l'eau qu'émergent les concepts de stratification sociale, de hiérarchie politique, d'état; l'épanouissement puis l'effondrement des civilisations, les vagues migratoires, les conquêtes sont si bien synchronisés avec les changements climatiques qu'il ne peut y avoir simple coïncidence. Toutes les tentative de vie de l'homme dans les milieux secs ont contribué à l'élever : n'est-ce pas dans ces milieux qu'ont pris forme le monothéisme et la philosophie d'un progrès continu, chaque génération dépassant la précédente ? Mais le XXe siècle n'est-il pas celui d'une moindre certitude, n'a-t-il pas connu l'apogée d'une phase de développement et l'amorce d'un déclin? Des réalisations, par leur gigantisme et l'ampleur de leurs conséquences parfois désastreuses, ne témoignent-elles pas d'une sorte de dérapage du génie humain et ne sont-elles pas le prélude d'une inquiétante décadence? Cohabiter avec l'aridité est possible mais un autre écueil, celui d'une natalité dépassante, parfois submergeante, ne menace-t-il pas ?