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Signes et couleurs des identités politiques
註釋Dès le Moyen Âge, les hommes groupés autour d'un projet commun ont transcrit leur union sous forme d'emblèmes, d'insignes, de sentences ou de couleurs, pour se rendre visibles aux autres et pour se reconnaître mutuellement. Les groupes de vassaux combattant pour un même seigneur ou souscrivant à une même obédience traduisent leur fidélité dans des groupes d'armoiries ou manifestent leur soutien par des changements de figures héraldiques. Aux cours princières, les clientèles au service d'un puissant patron manifestent cette dépendance honorable ou domestique par le port d'une livrée ou d'un bijou emblématique. Ces signes deviennent le support symbolique d'un message ou d'une profession de foi commune. Les moindres tensions voient proliférer et se simplifier ces emblèmes politiques dans le cadre de partis réunis autour d'une couleur, d'une enseigne, ou d'un signe extérieur distinctif. En luttant contre un ennemi commun et en se confrontant les unes aux autres, les nations d'Europe elles-mêmes prennent conscience de leur singularité et se donnent des signes qui identifient leurs membres, qu'il s'agisse de la personnification de la patrie, de croix nationales ou d'emblèmes plus élaborés. Cet héritage, loin d'être oublié, s'enrichit encore à l'époque contemporaine, dans le cadre des guerres, des révolutions, des conflits idéologiques ou, plus pacifiquement, des régions, des associations ou des mouvements. Il n'est pas de groupe politique qui n'ait eu besoin de ses emblèmes, insignes et couleurs pour dire son identité. Derrière les moyens et les codes propres à chaque période et à chaque groupe, derrière ces signes de lutte ou de cohésion, se dégagent les grands traits communs et l'évolution d'une emblématique politique occidentale.